COBHAM/WHITE/MOUZON : Triumdrummer jazz fusion des Seventies

Le début des Seventies vit l’apparition du jazz-rock avec des groupes qui révolutionnèrent le courant rock comme le courant jazz, en fusionnant précisément les genres : le Mahavishnu Orchestra, Return to Forever ou encore Weather Report en furent les groupes phares… Une nouvelle vague de batteurs hyper-techniques vit le jour à travers ce renouveau musical. Parmi eux, 3 noms se détachent, avec, au centre, le charismatique Billy Cobham, et juste à ses côtés, Lenny White et Alphonse Mouzon, ce dernier étant toujours resté plus dans l’ombre que ses 2 acolytes.

Billy COBHAM : batteur d’origine panaméenne exceptionnel qui marqua de son empreinte les générations de batteurs suivantes, révolutionna la technique batteristique. Sur les traces de Tony Williams, son jeu puissant, rapide et précis, très polyrythmique, reste un modèle du genre. Cobham est certainement le plus grand batteur de jazz fusion, d’ailleurs autant à l’aise en jazz qu’en rock et en funk. Il développa également à un degré exceptionnel un jeu ambidextre, qui lui permet de tenir un tempo en gaucher ou en droitier. Il fut également l’un des premiers à utiliser la double grosse caisse et de nombreux fûts, souvent disposés dans un ordre brisé.
C’est dans le Mahavishnu Orchestra et notamment dans l’album Birds of Fire que Cobham montra toute l’étendue de son savoir-faire… et en 1970 dans son fameux album solo « Spectrum ». Dennis Chambers, Dave Weckl ou encore Vinnie Colaiuta font partir des héritiers directs du grand Cobham…

Lenny WHITE : batteur américain jouant tout d’abord avec Miles Davis dans l’album « Bitches Brew », il rejoint Chick Corea dans Return to Forever, aux côtés d’Al Di Méola et Stanley Clarke. Il enregistre également avec Jaco Pastorius et Al Di Méola. En tant que leader, il ne compte pas moins de 15 albums, où l’on peut apprécier son jeu très funk et tout aussi précis que celui de Cobham.
J’ai cependant une préférence pour l’album « Romantic Warrior » de Return to Forever… ici, White distille un jeu d’une grande finesse autant que très puissant… A écouter et à réécouter…

Alphonse MOUZON : ce batteur américain surdoué s’illustra tout d’abord aux côtés de Mc Coy Tyner (pianiste de Coltrane) et surtout dans le premier album du mythique Weather Report, la formation de Joe Zawinul, groupe qui devint par la suite l’emblême du jazz-rock entre les années 70 et les années 80 ! Mouzon, comme ses 2 autres compères, s’illustre par un jeu très fourni, foisonnant de frisés ultra-rapides et par un groove remarquablement fin et puissant. Mouzon sortit plusieurs albums à son nom, dont l’excellent « In Search of Dream », un jazz rock particulièrement funky. Mouzon casse la barraque dans « Playing between the beat », un solo à couper le souffle, joué rivé sur le clic du métronome…

Même si le parcours de White et Mouzon n’est pas aussi flamboyant que le fut celui de Cobham, il n’en reste pas moins que le style de ces 3 batteurs reste très proche, à tel point que l’on pourrait parfois les confondre… Des batteurs qui, à leur époque, étaient parmi les meilleurs… A découvrir ou à réécouter pour le plaisir !!!

Voici tout de même un solo de Billy Cobham, enregistré il y a déjà quelques années, qui nous montre tout le savoir-faire du maître.

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